jeudi 16 février 2012

Come le onde del mare

Pendant que certains se les pèlent au pôle nord à des températures inférieures à zéro, nous on grelotte un petit peu mais après deux semaines à 5 dégrés et deux grammes de neige dans les villages avoisinants, revoilà le soleil et un air plus doux, à 12°.







Niveau études, j'ai passé mon premier examen avec succès (histoire du cinéma italien), très bien avec félicitations du jury ("trenta e lode" italien). Je ne pensais pas ça possible pour une erasmus. J'ai décidé de passer deux autres examens dont je n'ai pas suivis les cours, ça s'avère plus difficile: philosophie du langage et sociologie des biens culturels. En ce moment c'est la période d'exams, je n'ai donc pas cours. Le deuxième semestre recommence début mars.

Je n'avais pas parlé du projet "traduire pour la scène" organisé par une prof de la fac de langues et l'alliance française de Bari. Nous sommes une équipe d'une vingtaine de traducteurs avec la mission de traduire une pièce de théâtre du français vers l'italien. En l'occurrence il s'agit d'une pièce sur la vie de la poétesse russe Marina Tsvetaïeva dans les dernières années de sa vie. Si tout se passe bien notre traduction devrait pouvoir être publiée, puis mise en scène par une réalisatrice de Bari, Teresa Ludovico. En bonus, la rencontre au mois d'avril avec l'auteure Véronique Olmi qui a écrit Le passage en 1995.
Un extrait qui me plaît bien:


MOUR. Un poète heureux! L'idée même vous répugne!
MARINA. Le bonheur! Le bonheur! Mais je l'ai cherché, moi, le bonheur! A quatre pattes! Des heures entières pour dénicher un trèfle à quatre feuilles! Le bonheur c'est ce que mangent les vaches.
MOUR, repoussant son assiette. Elles ont de la chance... Il y a de la cendre dans mon assiette, Marina Ivanovna...


Autre projet réjouissant: le BIFEST, à partir du 24 mars. Festival de cinéma à Bari, troisième édition, sous la présidence de... Ettore Scola! J'ai fait ma demande pour pouvoir faire partie du jury d'un section Panorama. Selon ma prof de ciné j'ai des chances d'être prise ayant fréquenté un cours de cinéma italien, mais j'ai peu d'espoir étant donné qu'il y a eu plus de 300 demandes pour 50 places. A voir fin février.

Je m'épanouis toujours autant dans les découvertes culturelles. Toujours plus de musique, si vous avez le temps:
-des Pouilles: René Aubry (Salento), Caparezza, U'papun, Faraualla, Bandabardo', Folkabbestia, Alessio Lega (qui a traduit Brel, Ferré, Brassens, et.. Leprest!), Domenico Modugno, Rhomanife...
-d'Italie en général: Mannarino, Petra Magoni, Capossela, Lucio Dalla, Gianmaria Testa, Francesco de Gregori, Max Gazze, Tre alegri ragazzi morti, Fred Buscaglione...


Et je visionne de plus en plus de films, dont un chef d'oeuvre d'Antonioni: Blow up, le film à scandale de Pasolini (Salo' ou les 120 jours de sodome) vraiment à éviter autour des repas, l'Otto e mezzo de Fellini (d'une poésie et misogynie déroutantes), les films d'ouverture et fermeture théoriques de la comédie à l'italienne, tous les deux de Monicelli (respectivement: I soliti ignoti, Amici miei), I mostri à savourer dans la même lignée que I nuovi mostri, Dino Risi mon idole, et puis d'autres plus récents et moins cultes dont: La vita facile avec le charmant Stefano Accorsi et un happy end exceptionnellement agréable, Passione un documentaire inédit sur la chanson napolitaine (avec une reprise et mise en scène de Don Raffaè de De Andrè admirable), l'émouvant Si puo' fare de Giulio Manfredonia qui m'a clairement réconcilié avec le célèbre Claudio Bisio(cf: Benvenuti al Sud/Nord), L'arca Russa de Sokurov que j'ai apprécié surtout pour sa prouesse technique (film réalisé en un seul plan séquence de 96 minutes).






Je suis allée deux fois au théâtre mais j'ai été déçue des représentations. J'ai découvert qu'il était possible de récupérer des billets gratuits pour aller au théâtre réservés aux étudiants de lettres ainsi que des entrées pour des concerts de musique classique. Je devrais réussir à entrer dans le Petruzzelli un de ces jours... à suivre.