mercredi 28 septembre 2011

Prendre ses marques

Je vous ai manqué?

J'ai passé une semaine à mourir dans mon lit toute seule, je n'ai pas vu de médecin, je ne savais pas si j'avais de la fièvre mais je me sentais brûlante... Je dormais presque toute la journée, j'avais affreusement mal aux yeux et aux ganglions tout gonflés... 



Bref, ça a finit par passer. Mon amie Alessandra (la wonderwoman qui m'a trouvé l'appart et qui a fait Erasmus à Grenoble) est enfin rentrée de Serbie, et ma coloc (Carmen) est venue passer quelques jours à la maison avec son copain (lui aussi s'appelle Giuseppe, vous l'aurez deviné. J'en connais déjà 5). On a passé quelques jours ensemble c'était super! Elle m'avait prévenu que son chéri cuisinait bien, mais alors là j'étais épatée, il ne faisait pas semblant (ici ou ailleurs quand on dit qu'un homme cuisine, il sait fait des pates...). On a eu le droit à un super risotto courgette-curry-poulet-vin blanc le premier jour, et ils se sont rués sur mon célèbre "cake aux olives et aux lardons" pourtant raté selon moi... On a mangé dans un resto chinois (c'est drôle de constater que les recettes s'adaptent vraiment selon les pays), j'ai mangé des espèce des nouilles de soja avec pleins de fruits de mer. On est enfin allés à "la taverna del maltese", définitivement mon lieu coup de coeur. La déco est géniale avec des affiches alternatives, communiste, gay et lesbiens, sur fond rouge à l'intérieur, puis un petit atrio au fond, ce qui fait qu'on est dehors mais abrités... donc on peut fumer. Si vous y allez, vous devez absolument goûter ce coktail: le JUAN (papaye, menthe, ananas, vodka). Squisito! (* exquis)
Ah et puis j'oubliais: j'ai appris à jouer aux cartes... Les jeux d'ici: il Buracco, et la Scopa (le balais et non pas la baise, ne vous méprenez-pas italophones!). Les règles, une autre fois!

Je suis allée chez Ale, famille trèèèès accueillante. On a mis les pieds sous la table et j'ai pu goûter au plat traditionnel barese "patate riz moules", accompagné de moules cuites et... CRUES (oui vous avez bien lu). Sa maman m'a interdit d'y toucher par pitié pour mon estomac, mais sa tante m'a assuré que je pouvais y aller puisque j'étais habituée aux huitres, et j'ai fait une razias. Fromages et mortadelle, puis fruits du pays (sortes de minis minis pommes au goût très proche des dates), un petit "amaro" (liqueur amère) pour faire passer, et ensuite un petit tiramisù. Ben ouai c'est aussi ça la Dolce Vita. :)
On a eu le droit à un concert live de Monica (la grande soeur d'Ale). Elle s'est présentée à un concours de chant. Gros big up en tout cas, supers compos et reprises. Le scandale du moment: son ancien groupe l'a viré et lui a piqué sa compo. 

J'ai rencontré les ami(e)s d'Ale trop sympas en allant au célèbre "RUSTICO" en bas de chez moi: Vincent (le franco-barese), la zia, Francesca, Giuseppe Caterina... 
Mais comme une fois ne suffit pas, j'ai retenté "l'expérience Rustico" avec une autre bande d'amis (mélange d'étudiants erasmus polonais, allemand, français et des pilotes de la Ryanair). Il s'agit réellement d'une expérience: pour 10 euros tu manges et bois illimité. Les serveurs t'apportent les "antipasti" (entrées) jusqu'à ce que tu dises stop... prosciutto crudo, boules de mozza, schiacciata, focaccia, bruschette, verdure, olive,... Les bières descendent assez vite avec cette bande, si bien qu'à la fin on pose les plats sur les bouteilles de Peroni vides. Et ensuite arrivent toutes les pizzas... qu'on ne réussit jamais à finir. Ensuite un petit "sorbetto" au  citron, puis le limoncello du pays et l'amaro...

J'ai rencontré un erasmus... français (oui oui je sais j'avais promis de surtout pas fréquenter ce genre de personnes) Léo. On est allé à la plage, et je me suis enfin baignée dans la mer si chaude si hummm. Jaloux?

Sinon ici, il fait beaucoup plus frais qu'à mon arrivée. On a même eu e droit à quelques jours de pluie. J'ai sorti la couette et rangé le ventilo. 
Je me suis mise en quête d'un job, imprimé et donné 20 currrrrriculum dans des bars, restos et magasins. La moitié râlaient parce qu'il n'y avait pas ma photo dessus... Non mais oh ça va pas bien?!
Bizarrement, à chaque fois que je précisait être erasmus... française, un large sourire s'affichait sur leur tête. Etait-ce pour le "erasmus" ou le "française"?... enquête à suivre! (Oui, on m'a conseillé de faire la même démarche en disant que j'étais polonaise).

J'essaye de m'adapter à la "culture" italienne, et c'est ainsi que j'ai acheté des talons tour effeil d'au moins 10 cms... A coup sûr vous ne m'auriez pas reconnu. J'ai eu le droit à un gentil "si t'étais venu chercher du boulot habillée comme ça je suis sûr qu'ils t'auraient prise". Mouaif, donc les talons à Bari vecchia on évite (sol de pavés, pleins de trous, glissant, pas droit).. à croire que c'est pour faire fuir les femmes (j'ai noté qu'une femme sur quatre ne portaient pas de talons).



Passionnant tout ça... J'ai enfin acheté une clé internet qui me revient à 15 euros par mois à peu près mais j'ai internet partout et tout le temps. Evidemment, je passe nettement moins de temps fourrée au "terra terra" ou au célèbre Macdo quand il est tard.

Nouvelles fraîches: dans un quart d'heure je m'envole direction "Bergamo- Milano", où je vais retrouver ma chère Anna (pote veneziana, qui a fait son erasmus à Grenoble cette année). On va chez elle à Padoue (là où elle étudie médecine), ensuite je pars saluer la belle Ferrara et ses chouettes habitantes Mara et Sara, mes amies depuis... 4 ou 5 ans déjà. Je remonte direction lac de garde voir un pote puis je redescends, remonte, Vicenza et la petite ville de Schio où habite ma Marianna (compagne de galère fille au pair en Irlande il y a un an et demi). Je repars le 5 octobre de Verone. Merci Ryanair (Big up à l'équipage qui est malheureusement OFF ces jours-là, et je ne pourrais donc pas monter dans leur cabine, une prochaine! ).


samedi 17 septembre 2011

Les premiers pas

17/09

Ciao a tutti,

Quoi de neuf depuis mardi?! Eh bien j'ai découvert la vie nocturne de Bari vecchia. Là-bas il y a un paquet de bars aglutinés autour d'une vieille fontaine qui date d'il y a.. euh plusieurs siècles (photo ci-dessous). Tous les bars sont design comparés à ceux français. Il y a des petits canapés dehors, des palmiers un peu partout, et des coktails à gogo. C'est ainsi que j'ai pu goûter le white russian, dit russe blanc chez nous. Et rare sont les barmans français qui en connaissent la composition (recette par ici  --> http://fr.wikipedia.org/wiki/Russe_blanc_%28boisson%29). Il existe une multitude de variante de la bière Peroni... double malt, nastro azzurro (littéralement "rubanc bleu"). J'sais pas ce qu'ils ont avec le bleu mais j'ai aussi goûté à leur  coktail angelo azzurro (ange bleu) mais celui-là vraiment fa schifo (dégueu). Le bar où l'on se retrouve souvent (point de rendez-vous de l'ESN: asso Erasmus) s'appelle "Voglia Disco Bar", c'est un jeu de mots assez salace que je laisse savourer aux italophones... Durant une soirée bien alcolisée j'y ai rencontré Massimiliano (un des bénévoles de l'asso ESN), Elia une erasmus barcelonaise, et toute une bande de pilotes de la ryanair accompagnée du directeur régional de la compagnie. J'ai pu impressionner l'un deux en lui sortant une insulte en dialecte sicilien... mais dit avec le sourire, il n'y aura pas de vendetta. Don't worry.





En parlant de dialecte je prends des cours auprès d'un ami. C'est ainsi qu'à présent je sais dire moustique en dialecte barese: Zampana (camarades à vos stylos, arrangez-vous pour le ressortir à un cours de linguistique ça fait toujours classe).

What else? J'ai revu Rosanna à la fac. Elle venait voir un prof pour corriger son mémoire sur les objets dans les romans de Nancy Huston. Du coup elle m'a demandé de la corriger, et on a passé un bon moment à bosser sur les formulations et quelques petites fautes. Elle écrit français mieux que moi, ç'en était impressionnant!
Je n'ai toujours pas le net à la maison mais j'ai trouvé un lieu plus salubre pour choper une connexion. Et j'ai nommé le: TERRA TERRA. C'est vraiment trop chouette là-bas. Dans le bar il y a une multitude de fruits et légumes frais qui servent aux barmans pour faire des coktails exquis. En plus de ça, ils font resto le midi, et leur déco est top niveau. Je vais y ramener tous mes nouveaux "potes" parce qu'apparemment personne ne connaît. Pourtant c'est à deux pas de chez moi et du centre!



En discutant avec le barman, j'ai appris que son frère bossait à "la taverna del maltese" dont je vous ai déjà parlé. Je lui ai fait remarqué que sa famille bossait dans tous les bars trop cools! :) Je lui ai demandé s'ils ne cherchaient pas une barmaid par hasard... et il m'a dit de revenir le lendemain pour demander à la responsable, qu'elle aurait peut être des plans pour moi. Du coup, depuis hier je me suis mise en tête de chercher un boulot. J'ai encore bien trois semaines à tourner en rond à Bari.
Jeudi j'a été prise d'un méga coup de blues digne d'une arrivante Erasmus selon les dires. En fait, ici c'est pas évident parce que je n'ai pas grand chose à y faire pour le moment. J'ai hâte de commencer les cours et je donnerais même beaucoup pour être en exams comme mes potes (vous ne m'y reprendrez pas à deux fois)! Du coup je suis en quête d'un boulot, de bénévolat dans une asso cool, de voyage, n'importe quoi, mais donnez-moi des projets à croquer à pleines dents sinon je dépéris!


Au fait, envoyez-moi vos adresses postales si vous voulez recevoir des nouvelles perso dans votre boîte aux lettres jolie. Si l'envie vous prend de m'écrire:
Dalla Signora Fortunato
per Camille S.
106 via Quintino Sella
70 122 Bari, Puglia
Italia


Je viens de goûter un cioccolata colla panna (avec de la chantilly). Trop boooon! Ici le chocolat chaud c'est de la crème épaisse, presque du  mont blanc.


Je vous avouerais que ce n'est pas la grande forme en ce moment. A moitié déprimée et à moitié malade (oui oui expliquez-moi comment j'ai pu tomber malade par 37° degrés dehors). Hier je suis allée me balader en compagnie de mon appareil photo pour me remonter le moral.



J'ai fait une série de photos de Bari vecchia, le long du port. Je suis entrée dans le coeur de la vieille ville. Et là... choc! Les ruelles sont si étroites, les gens y vivent comme s'ils habitaient tous dans une grande communauté. Le linge est étendu dehors, on sort les chaises, et on regarde même la télé depuis la ruelle. En passant dans ce quartier j'ai eu l'impression désagréable de violer leur intimité, j'avais le sentiment d'être chez eux sans y avoir été invitée.




C'est vrai qu'ils ont du se demander ce qu'une petite nana, appareil photo en main, intriguée et scrutant chaque détail autour d'elle, faisait dans les parages. Je passe sous les voutes, prends des ruelles, me perds, finis par repasser par des lieux connus... et voilà qu'apparaissent plusieurs madones, jésus et autres créatures mystiques... Toutes illuminés de bougies éléctriques branchées directement depuis la maison d'untel ou d'untelle, le fil passant par les fenêtres laissées entrebaillées. C'est là que j'ai senti le fossé des mentalités, des époques... C'est là que j'ai commencé à goûter à la saveur du vieux Sud. N'empêche 10 madones au mètre carré, ça ne m'a pas plus fait sentir chez moi. Malgré ça, j'ai été envoûtée par le charme de certaines ruelles, si intimes, d'un autre temps.







mardi 13 septembre 2011

Installation

13/09

Ciao les ami(e)s je suis toujours en vie, aucun mafioso n'a encore réussi à me kidnapper ni me prostituer!
Pour accéder au wifi pour l'instant je suis contrainte de supporter les odeurs nauséabondes de McDo (m'enfin vous connaissez, y'en a par chez vous aussi il me semble). Sur un emballage de cheeseburger: "cheese, ecco perchè ti viene da sorridere" (cheese, voilà pourquoi t'as envie de sourire), quelque chose du genre. Oui, je suis sensible aux publicités étrangères :)
Hier matin j'ai rencontré Viriana, une amie de Dimitri. Elle a vécu un an à Bourgoin-Jallieux, elle était assistante d'italien dans un bahut. Elle m'a présenté Rosanna qui étudie le français aussi, côté enseignement. Elle est méga courageuse parce qu'elle étudie dans ma fac et pourtant elle habite à Foggia (130kms). On m'a indiqué "la taverna del maltese", un resto branché aux couleurs de Corto où je pourrais trouver du Wifi... malheureusement ils sont en travaux jusqu'à la semaine prochaine, mais j'ai hâte d'y mettre les pieds et les yeux.
Je suis tombée par hasard sur ma coloc Sabrina à la fac. Je l'ai reconnue d'après les photos de fb, et c'était trop bizarre de se retrouver comme ça. Elle était assez énervée parce que c'est un sacré bordel en ce moment la fac avec les examens et les stages qui commencent. Du coup j'ai pas vraiment pu faire connaissance. Une prochaine... En parlant de coloc, je suis plus ou moins seule à l'appart pendant 2 semaines encore parce que les filles habitent chez leurs parents jusqu'à la rentrée des cours. Je suis passée à l'appart et j'ai trouvé un mot de Carmen sur le frigo, trop adorable. Elle m'a apporté des "dolci" de son village et elle s'inquiétait de savoir si quelqu'un s'occupe de moi ici.
Je me suis baladée dans la ville à la recherche du magasin de téléphonie mobile WIND. Nouveau dans la ville, personne ne savait me dire où il se trouvait. C'est comme ça que de passant en passant, je me suis retrouvée à faire trois fois le tour de la ville, parcourant les mêmes rues, pour rien. Une fois mis la main dessus, ce dernier était fermé. Babbo mio dirait un ami du Nord pour remplacer le célèbre "mamma mia" ou le "madonnaaaaaaa"!

Bon, à ce point-là j'ai décidé d'aller m'effondrer sur mon lit pour y dormir un peu. De toute façon avec cette chaleur del cazzooo infernale, harrassante et déprimante il n'y avait rien d'autre à faire, surtout à l'heure de fermeture des magasins (entre 13h et 15h). Quand je suis redescendue, j'ai fait cent mètres et me suis retrouvée nez à vitre avec un magasin Wind. Bigre! Pour une cinquantaine d'euros j'ai pu faire l'acquisition d'un portable classique (mêmes tarifs qu'en France). Il y a cependant quelques différences au niveau des forfaits. Ici ils sont peu utilisés. Les italiens achètent des recharges (2, 5, 10, 15, 20 euros) quand bon leur semble, sans contrat de durée minimum. C'est ainsi que j'ai acheté une recharge qui me revient à 2euros par semaine, et avec laquelle je bénéficie de quelques centaines de sms et minutes d'appels. Mais attention! Par vers n'importe quels numéros. Les prix varient en fonction du numéro que je vais appeler. Si c'est la Wind comme moi je paye très peu, mais par contre si c'est vers un numéro vodafone, Tim, ou 3, les prix augmentent. Dingue non?! Ca explique pourquoi certains de mes amis ont plusieurs numéros. Il paraît qu'ils deviennent moins bêtes ces temps-ci et qu'avec la compagnie 3 on payerait la même chose vers tous les opérateurs. Too late! Bref, une fois l'acquisition faite j'essaye de me servir de mon nouveau jouet mais la petite boîte m'apprend qu'il n'est pas encore activé. J'ai du attendre 6 heures avant de pouvoir m'en servir. Waouu quelle rapidité, ça doit être la chaleur. Les objets non plus n'en sont pas très friands apparemment.

Je suis allée me mettre au frais dans un cinoche. Un bon petit film avec une granita limone dans la main droite et un paquet de chipz dans l'autre. Ben quoi??? Paraît que les siciliens mangent systématiquement une granita (glace pilée) au p'tit dej' tellement ils souffrent de la chaleur dès le réveil, alors... Vous savez combien j'ai payé ma place? 4 euros! Et dès que j'aurais récupéré ma carte d'étudiante ça ne me coutera plus que 2 euros. C'est juste génial! En passant devant j'ai vu l'affiche de "Terraferma" le dernier film d'Emmanuele Crialese, primé au festival de Venise 2011. C'est un long-métrage engagé sur l'immigration des extra-communitaires sur les îles siciliennes. Vu qu'il est sorti le 7 septembre en Italie, je doute qu'il soit déjà en salle en France... Je vous le conseille grave en tout cas.Voilà quelques images du films et la bande-annonce: http://www.youtube.com/watch?v=834BqSkTy_c. J'ai versé une dizaine de larmes quand même... Casting magnifique, plans merveilleusement tournés, et sujet plus que d'actualité!!! J'ai l'impression qu'ici les gens ne sont pas très ouverts à l'immigration. Ils se disent que c'est pas très juste d'accueillir des nouvelles personnes alors qu'eux-même n'ont pas de boulot. Peut-être que Sarko a été plus juste que Berlu sur ce sujet-là... Hmmm mouai. On va pas se faire d'ennemis tout de suite hein?!




Fabrizia est venue me chercher dans sa petite voiture orange dépourvue de ceintures de sécurité. Paraît que son papa est carabiniere alors ça craint pas si elle se fait arrêter. Et ma vie elle craint pas si tu te fai rentrer dedans par un stronzo? J'ai laissé tombé. Elle m'a présenté deux de ses amies et on est allées se bourrer la gueule, elles au café serré (à 22h), et moi à la Pina Colada pour changer (au passage, ma soeur la fait mieux!). J'ai goûté la bière Barese: la Peroni! Fabrizia m'a assurée que pour eux c'était comme le champagne pour nous... Ce à quoi j'ai répondu qu'on en buvait trois fois l'an question de prix...
Eux au moins ils savent prononcer la Paella (paeya)  l'espagnole mais ils prononcent Mojito (moyito), va comprendre!
Je suis rentrée après l'heure de cendrillon et me suis endormie direct après une douche bien glacée.

Mardi matin: inscription à l'ateneo. Pour arriver au bureau Erasmus 3ème étage il faut survivre à l'épreuve de l'ascenseur. C'est pas qu'il fasse vraiment froid dehors à 35 degrés mais alors quand tu rentres dans ce "four", ... si soffoca davvero disait une madame avec moi (on suffoque carrément).
J'ai enfin rencontré ma responsable erasmus avec qui j'avais échangé quelques mails pendant l'année pour l'inscription. Elle est sacrément bien foutue: des lèvres pulpeuses, des yeux de biches, minces, overbronzée, et super gentille. Etrangement mon inscription s'est déroulée sans heurts ni complications, tout était clair et simple. Elle m'a juste demandé pourquoi j'étais venue une mois avant la rentrée... Je passe pour une drôle de fille ici.

Je me suis achetée des chaussures au coin de la rue et j'ai fait la rencontre avec le vendeur qui parle super bien français parce qu'il est algérien. J'ai ensuite craquée pour un ventilo tout mimi tout pas cher, INDISPENSABLE. Cette nuit je vais enfin pouvoir dormir!

Finalement Alessandra rentre de Serbie plus tôt que prévu. Lundi prochain je vais pouvoir la rencontrer, ça va être cool. Ma coloc Carmen arrive à l'appart vendredi et elle a déjà prévue de faire une fête pour me présenter son copain et ses ami(e)s. Quand je dis que je suis une princesse ici...

Je regardais les infos tout à l'heure, et il y avait une dizaine de petits nuages sur tout le Sud de l'Italie. Je tourne la tête et ne vois qu'un ciel bleu et paisible par la fenêtre. Faux espoir.
Ce soir j'ai rendez-vous dans un bar de Bari vecchia, dans le port, avec le responsable de l'asso étudiants erasmus.

Demain j'irai à la plage avec Domenico.

lundi 12 septembre 2011

Le voyage vers la Puglia

11/09

Et voilà, la nouvelle vie a commencé! Je suis partie samedi 10 à 16h30, gare routière de Grenoble avec la compagnie de bus Marino. C'est une sacré chance que j'ai eu: le car était presque vide.
J'y ai fait la rencontre de Domenico au deuxième étage. Futur juge, il vit avec son fils Marco à Clermont-Ferrand. Il retourne régulièrement al paese (Corato) à 35 kms de Bari.
Les chauffeurs nous ont passé plusieurs épisodes de "romanzo criminale", histoire de s'habituer à l'accent du Sud. Il y avait beaucoup d'anciens dans le car, tout contents de retourner au pays. On s'est arrêtés toutes les 4 heures dans les autogrills, caffè stretto sur caffè stretto. Moi et mes dix kilos de bouquins dans un sac en toile de peur de m'ennuyer, je n'en ai pas ouvert un seul! Papa m'avait préparé à manger pour 5 jours. Stessa cosa. Alors on a pas mal discuté avec Domenico, de la vie barese, de l'Italie du Sud.
J'ai très peu dormi (con la maschera di Zoro) et du coup j'ai pu lire en entier "Coloc" de Benjie et le scénar de Pierrick. Un peu endormis à 6h du mat', nous nous fîmes réveiller par de charmants anciens du paese qui avaient fait le voyage depuis le Luxembourg. Deux vieux se sont crié dessus en patois pendant bien 3/4 d'heure, sortant parolacce sur gros mots. La scène était à la fois drôle et effrayante: on ne savait pas s'ils allaient en venir aux mains ou pas. Je pouffais pas mal avec Domenico: raté pour essayer de dormir encore une heure ou deux. Je me souviens de phrases marquantes par-ci par-là, tipo; "a sta zitt', ora basta, smetti di parlare", "non dire parolacce cosi' caro mio, non si fa, soprattutto davanti alle DONNE, non si fa!" Qu'est ce que j'ai pu me marrer! Et moi de lui répondre: "senti Signore, pure io le dico le parolacce sa" (vous savez monsieur, moi aussi j'en dis des gros mots) ironique.
Bref, le car arrivé dans les Pouilles s'est arrêté dans presque tous les bleds. 15 heures de voyage plus tard... Domenico est descendu à Corato. Lever de soleil sur la campagne abandonné. Petites maisons en pierre, oliviers à perte de vue, et au fond la mer. Paysage tout nouveau pour moi, c'était splendide. Il faut avouer que les bords d'autoroute étaient assez crades et faisaient ressortir le côté "tiers-monde" mais c'est le Sud mes amis. J'ai finit par descendre moi aussi. Gare de Bari, Largo sorrentino.

J'ai pris tout mon bardas et je suis descendue. "J'ai attendu attendu il n'est jamais venu". Non sans dec', pendant l'espace de dix minutes j'ai eu la sensation d'être un gros paquet abandonné sur le bord de la route. Après tout ce que le vieux avait voulu me fourrer dans le crâne sur l'insécurité, l'imigration... pff, c'est con mais.. j'avais hâte qu'on vienne me récuperer, comme un gros paquet justement. 8h27, ça y est, même sans mes lunettes, je sais que c'est Giuseppe qui arrive. "Piacere, Camille, Giovanni". Son ami s'était levé de bon heure pour venir me chercher lui aussi. Giuseppe, le copain d'Alessandra était un parfait inconnu pour moi mais j'étais sacrément heureuse qu'on vienne me chercher et qu'on s'occupe de moi. Malgré la fatigue je ne cessais de parler, de donner mes impressions, de poser des questions sur tout. J'ai appelé la signora Fortunato (ma proprio) pour l'avertir que j'avais une heure d'avance. On a attendu au 106 via quintino sella. Giovanni m'a complimenté sur mon gros sac à dos bleu, selon lui très Skaout. Et puis elle est arrivée, joli appareil dentaire en bouche, dans les quarante cinq ans. Elle m'a demandé le fameux "codice fiscale" nécessaire pour s'inscrire un peu partout et surtout ici pour faire le contrat mais comme je ne l'avais pas elle est allée photocopier ma carte d'identité en bas. J'ai enfin pu prendre une douche dans la salle de bain rose, à CASA MIA ragazzi! Trop adorable la signora m'a apporté coussins, draps, couette parce qu'évidemment, je n'avais rien de tout ça. Ah et puis la porte d'entrée est blindée parce qu'il y a eu quelques vols paraît-il.
On est allés faire un tour en ville. En bas de chez moi il y a boucher, épicier et même marchand de tapis! La fac est à 3 minutes à pieds (je perdrais du temps si je venais en vélo). La fac de langues est toute petite comme un mini lycée et un peu moche mais à côté il y a l'Ateneo pour les lettres et tout le reste et le palais est magnifique avec des parcs tout autour. Le port n'est pas loin non plus (15 minutes à pieds) et la gare se trouve juste derrière l'université.
On a pris notre p'tit dej' en terrasse avec les garçons et je leur ai payé la tournée des cafés pour les remercier. Ils étaient tout gênés et m'ont dit merci en baissant les yeux. Dans les rues on a surpris une dizaine d'anciens debout autour d'une table, parlant fort, jetant cartes et argent.. Aaah l'Italie du Sud quoi. Che caldo pero'! Ici on se croirait en plein été. Il fait over chaud, le ciel est bleu et encore bleu. J'ai repéré une chouette balade à faire en bord de mer.
Giuseppe m'a ammené chez lui (il habite à Valenzano, à 15 minutes en voiture), je me suis endormie comme une masse sur le lit de ses parents. Réveillée une demie heure plus tard pour déjeuner. Sa mère était ravie de m'accueillir alors j'ai eu le droit à des "premiers" jambons, grana, mozza, artichauds froids en sauce, la pasta al sugo (orechiette) puis des figues fraîches et au moment de la torta (gâteau) j'ai du décliner pour ne pas exploser. Bien entendu je suis repartie avec un sac rempli des légumes de son papa (concombres, tomates cerises, figues). Il a un jardin dans la campagne, et il cultive en BIO! Sa mère n'a pas pu s'empêcher d'y rajouter quelques brioches au cas où je meurs de faim au p'tit dej' le lendemain (elle ignoait que mon père est au moins aussi poule qu'elle parfois et qu'il me restait un paquet de choses à manger à la maison). Bref, c'était formidable d'être accueillie comme ça.
Avec les ragazzi on est allé faire les scommesse (paris) pour les parties de foot qui se jouaient le dimanche aprem dans toute l'Italie. On a rempli une petite fiche  en y inscrivant nos prévisions, on a donné un 1 euro chacun. (hééé oui je m'adapte à la culture méridionale!) Giuseppe m'a reconduit chez moi parce que je tombais de fatigue (Stanca mortaaaa sono que je disais).
Je me suis mise au lit à 14h30, ayant déjà fait pas mal de choses depuis mon arrivée! Boules kès, fenêtres ouvertes, stores baissés, et c'est partit pour un bon somme. J'émerge à 20h30, la nuit est tombée. J'ai reporté le rendez-vous avec Fabrizia. Tout doucement je m'habitue à l'appart, à ma chambre, mes deux armoires (dont une intégrée dans le mur, cachée derrière un grand miroir). Je range mes affaires. Appel de Domenico, il viendra me voir dans la semaine.