lundi 5 décembre 2011

Une certaine dolce vita

Me r'voili me r'voilou, des aventures plein les poches!

Lac de Garde - Octobre 2011

Allo ici Bari, il fait 20° et nous sommes au mois de décembre. Je pense me faire le "bain de noël" la semaine prochaine avant de rentrer au pays des esquimaux. Il paraît qu'il a déjà neigé chez vous. MA DAVVERO?



Aujourd'hui est un grand jour! J'ai fait ma première PIZZA toute seule! Pff trop fastoche :) Y'a deux trois petits trucs à améliorer mais elle reste comestible malgré mes célèbres dégâts quand on me met dans une cuisine!

Carmen et Carmela, sa grand-mère



Toujours dans le rayon cuisine, j'ai appris à faire "les orecchiette" -des pâtes fraîches faites main en sommes- avec la grand-mère de Carmen. Pour vous donner une idée de la difficulté: j'ai réussi à en faire trois ou quatre (à forme approximative), et elle, à peu près 200... Oui, faire les pâtes à la main c'est un ART! En tout cas j'étais trop heureuse de pouvoir mettre enfin les mains à la pâte (façon d'parler!) depuis le temps que je harcelais mes ami(e)s pour apprendre! Comment qu'on fait? Mélanger de la farine de blé dur avec de l'eau et travailler la pâte au maximum. Ensuite faire des sortes de rondins-serpents en roulant la pâte sous les mains jusqu'à obtenir un diamètre d'un pièce de 2 centimes approximativement. Se munir d'un couteau XIXème siècle et pour la suite faudra venir voir mon geste si professionnel! :) Aligner les pâtes côte à côte sur une planche en bois et couvrir d'un linge. Laisser sécher un peu moins de 24h, et le lendemain vous pouvez les cuisiner en sauce!







Toujours pour parler plaisirs du palais, je continue à me goinfrer délecter des mets les plus gras et caloriques délicats qu'on peut trouver dans les Pouilles. Giuseppe cuisine toujours aussi bien, risotto, pâtes... big up pour le gratin d'artichauts et les champignons d'Altamura. Pour ma part je cuisine les éternels crumble & cake camiliens, puisque tout ce que j'entreprends de nouveau ici est voué à l'échec (cf: sauce aubergine courgettes et ricotta).

Ale et son unique renne réussi


Restera gravé dans les mémoires un certaine soirée "biscuits de noël" avec Alessandra, Giuseppe, Sabrina et Carmen... A faire des dizaines et des dizaines de biscuits en forme d'ourson, de rênes, et autres escargots ou hérissons jusque tard dans la nuit, fou-rires et enfarinement garantis! Respectivement Ale et moi-même à la pâte et Giuseppe et Carmen aux fourneaux et au nappage chocolat! Suivi d'un moment repos dégustation et alcolisation au bailey's qui n'a pas hérité d'une fin des plus glorieuses. En effet, les jeunes étudiant(e)s si studieux ont fini par rejoindre leurs doux édredons autour de 2h du matin. Une petite demie heure plus tard, surprise: des bruits de verre retentissent dans nos jeunes oreilles endormies. Tous debouts réunion cuisine: l'étagère elle aussi épuisée avait baissé les bras: à terre, joyeux mélange de verre (beaucoup de verre), de Bailey's, d'artichauds et d'aubergines sous huile (beaucoup beaucoup d'huile), et puis aussi une liqueur au réglisse il me semble, le tout, saupoudré de noix de coco. Un dé-lice! S'est ensuivit une lutte existentielle sur l'utilisation de tel ou tel balais ou serpillière pour nettoyer les dégâts (morale: ne jamais posséder plus d'un balais chez soit).
Nous nous sommes tant aimés, d'Ettore Scola





Et les cours, l'université qu'en est-il me demanderez-vous harcèlerez-vous!!!
Disons que pour être honnête je n'étudie pas assez... et j'ai encore une bonne dizaine de livres à étudier. Les cours d'italien sont toujours aussi géniaux! Sinon j'ai vu "c'eravamo tanto amati" d'Ettore Scola en cours et gros coup de coeur! Ces temps-ci il y a beaucoup de colloques organisés à l'Ateneo, notamment sur un des mes écrivains italiens préférés (qui est aussi réalisateur) Mario Soldati et Nino Rota.








En parlant d'évènements culturels... soit dit-en passant beaucoup trop nombreux en ce moment (ça me fait rager parce que je peux pas tout faire en même temps: Don d'ubiquité viens-à moi!). Cinema allo specchio: backstage de films des Pouilles (Mio cognato, Il passato è una terra straniera, Mine Vaganti,...) avec un répertoire assez varié allant d'un vieux Tim Burton (Ed Wood) en passant par Fellini et en finissant sur du Olivier Assayas, du Elia Kazan, ou bien entendu du Nanni Moretti, Truffaut, Wim Wenders, Michel Gondry... Et tout ça à un prix ridicule! Enfin c'est bien cool quoi! J'ai donc vu "Sogni d'oro" de Moretti, et aussi "Scialla" tourné à Rome, alors forcément nouveaux accents, nouveau dialecte, avec l'incruste d'un type avec l'accent de Brescia.... à mourir de rire et à me rappeler le lac de garde, il y a deux ans.

Scialla de Francesco Bruni


XXY de Luci'a Puenzo
Je suis allée voir XXY dans un petit cinéma d'auteurs, presque par erreur... on devait aller voir un autre film tourné dans les Pouilles et finalement le film avait été remplacé et on s'est fait méchamment accueillir parce que ça plaisait apparemment pas à l'ouvreuse de projeter des films gay, queer ou trans... "On peut en savoir un peu plus sur le film, de quoi ça parle...?" Elle fait semblant de m'ignorer pendant un temps, puis: "Oh c'est un film, mouai, j'connais pas vraiment, c'est un film de de, enfin, fait par des, enfin pour des... gays". OH MON DIEU UN FILM DE GAYS POUR DES GAYS on va tous mourir. Hmm bref, j'adore me rendre compte que les connes homophobes existent même dans les petits cinemas d'auteurs!




En parlant de Gays j'ai rencontré des collectifs gay, queer et même féministe et tous les festivals et bars alternatifs qui vont avec! J'ai trouvé THE bar troooop cool! C'est une sorte de Bayard le mardi soir et sinon il est immense avec un sous-sol pour les concerts. En haut ils ont aménagé pleins de petits espaces intimes: tissus, canapés, guitares, bougies, télé,... Et la déco est trop chouette avec pleins de lampes originales qui projettent toutes sortes d'ombres sur les murs. C'est un espèce de club privé (pour entrer il faut avoir sa carte d'adhérent) mais je trouve ça plutôt bien, pour éviter les péteux et les fachos!






Il y a pas mal de manifestations contrairement à ce que je croyais. Le 25 novembre pour la journée mondiale contre les violences faites aux femmes, flash mob dans la rue piétonne avec la symbolique des masques blancs. J'ai découvert grâce à l'évènement l'association des "persona libro" (personnes livres)... Le principe c'est un groupe de personnes qui décident d'apprendre un bout de texte (ça peut être une phrase, une page...) lié à un thème commun par coeur, et de le réciter en public. Il ne s'agit pas de théâtre mais bien de mémoire collective, et j'ai trouvé ça beau. A voir pour plus tard si un thème m'inspire... C'est un peu une façon de partager les citations des bouquins qui nous ont touché. Bref, ça a eu lieu dans une librairie et les voix tremblantes de ces femmes de tous milieux qui racontaient leurs mères, leurs soeurs et leur grand-mères c'était émouvant. J'ai découvert les assos féministes Clitoridee, le Glamorama,... grâce à Manuella une super nana, passionnée par la culture et la langue anglosaxone.

Manif avec Marta

Toujours dans le même rayon, il y a eu une manif lycéenne-italienne il y a un mois de ça. Faut pas croire, ici aussi la situation est catastrophique quant aux services publiques!
J'ai trouvé un chouette collectif d'étudiants militants à l'ateneo. Ils ont une salle qui leur est réservée qu'ils ont peint en... rouge, je vous le donne en mille! Personnalisée d'un tas d'affiches, de tracts pour manif dans toutes les langues des pays en révolte. Ils organisent en ce moment un contre-cours à l'université répartit sur trois dates sur les origines du fascisme, l'arditisme et l'antifascime à Bari.

Je continue de rencontrer tout un tas de gens trop cool! Notamment les étudiant(e)s de l'asso dei studenti indipendenti de langue (une asso étudiante): Nicla qui a fait on erasmus à Paris l'année dernière, militante à Greenpeace, Giorgia spécialisée sur la culture américaine, deux bouts de femmes supers! Pensée pour Nicola, Caterina, Raffaele, Donatella... En souvenir d'une soirée dégustation de vins (ces derniers suivent un vrai cours d'oenologie.. Je suis jalouse) dans un parc de Bari.

J'ai rencontré deux autres étudiantes des "studenti indipendenti" de lettres (à l'ateneo donc), Simona et Katia. Donc big up, car sans vous j'étais perdue pour choisir mes cours et les leçons de latin seraient bien plus tristes.





Niveau voyages j'ai pas trop bougé. Je suis allée faire un tour à Ostuni (là où habite la famille de Sabrina), la ville blanche, petit coin de paradis en hauteur, avec la mer à 7 kms d'oliviers plus loin. J'y ai rencontré Giorgia son adorable cousine guide. On a fait un super tour au bord de la mer avec la moto de Sabri (non le stéréotype des motos et scouters en italie n'en est pas un!) On est tombées sur un vide grenier trop chouette et je me suis éclatée avec mon appareil photo, vous me connaissez.



Giorgia



Carmen et ses frères






Je suis aussi allée à Altamura (famille de Carmen cette fois-ci), petite
ville plus retirée dans les terres, à la frontière avec la Basilicata, et à l'entrée de la Murgia (campagne des pouilles). On est allé au Pulo: un énorme trou au beau milieu de la campagne. Au coucher de soleil, c'était splendide! J'ai regardé le documentaire "Focaccia blues" sur un fait divers pas si divers: figurez-vous que dans cette petite ville s'était implanté un Mcdo au début des années 2000 et ... que pour la première fois dans l'histoire, Mcdonald's a été obligé de se ... déplanter très peu de temps après. Le pauvre Donald a fait faillite à côté du boulanger et ses merveilleuses fougasses! Et une victoire pour les italiens, une! C'est vrai que quand on y pense niveau qualité prix... je vois pas qui préférerait manger un hamburger tout minus rabougris au pain artificiel plutôt qu'une excellente fougasse tomates olives origan et huile, que des produits régionaux!




Antonello, Pippo et Ricardo


Je vais toujours à la maison du bonheur de temps en temps chez les scouts. Une belle troupe de rigolos, d'artistes, et de belles personnes. Delia une des chef est propriétaire d'un bar de Bari Vecchia, le "Why not", et Roberta y travaille aussi. Ensuite il y a Alfonso qui a enfin trouvé le courage de se lancer dans le récit d'un conte rite de passage avec les louveteaux, et puis il y a Tiffany, Diego, Gianpiero qui déménage à Lecce au pays des malpolis, la bella Marika, la bande d'aînés plus qu'accueillants, et Ricardo toujours au rendez-vous, et puis enfin gros big up à Pippo et Antonello le pianiste d'un groupe barese "averla piccola" trooop cool: http://www.youtube.com/watch?v=UVKJAJybxzg, avec qui je suis allée voir Yann Tiersen en concert (très très déçue par sa musique moderno expérimentale). J'adore l'humour d'Antonello, toutes les occasions sont bonnes pour sortir l'ironie... On a étudié deux trois fois ensemble à l'ateneo mais on a fini par déménager (article à venir sur la situation des bibliothèques universitaires) parce que c'est mission impossible pour y travailler avec un minimum de sérieux et de liberté. Il m'a fait découvrir la super bibliothèque d'archéologie en plein Barivecchia (il faut vraiment le savoir qu'elle est là parce qu'elle est bien planquée).

Dans la série "j'ai de la chance", je suis allée au concert de Monica (la soeur d'Alessandra). Je n'avais pas pris mon appareil photo, mais aucun problème parce qu'un parfait inconnu m'a prêté son énorme réflexe au bout de deux secondes, confiance absolu. Voilà une photo de la belle donc.




Giorgia et moi pour la soirée "Panzerotti"
Pour rassurer un peu les troupes: mes cheveux ne sont restés rouge que trois jours contrairement à ce que certains pensaient. Maintenant ils sont bruns avec des reflets rouge auburn et c'est plus cool. Je suis allée chez le coiffeur me faire couper les pointes hier, épisode à raconter absolument. Pour la première fois de ma vie je me suis faite coiffer et chouchouter par un homme, la quarantaine, barese. La scène était assez comique... Pendant qu'il me coiffait il parlait à un autre bonhomme, qui lui servait de repose sèche cheveux de temps en temps. Mon coiffeur faisait de grands mouvements avec ses bras et ses mains et son corps (vous connaissez les italiens) avec le sèche cheveux en main pour expliquer des magouilles à son pote derrière moi. En somme, ils parlaient affaire. Ensuite j'ai eu le droit à la morale parce que j'avais teint mes cheveux toute seule avec des produits de merde (comme d'hab) et que je lui volais son boulot. Puis quand il eut fini - je crois bien que ça le tracassait depuis un moment - il m'a demandé si j'étais de Bari. "Non non je suis française, mais j'y habite pendant un an"... J'ai eu le droit à tous les compliments pour mon italien presque sans accent... Ce qui ressort souvent c'est que les gens sentent un léger accent étranger mais ils auraient jamais pensé que j'étais française... Sa femme et sa fille (on travaille en famille ici vous le savez) s'approchent, et elles confirment que je n'ai pas non plus une tête de française. Bon bon. Reviens quand tu veux, patati patata. Aaah j'adore Bari, toujours plus proche vous.


J'allais presque oublier la big news: J'AI TROUVE UN BOULOT! Bon d'accord, ce n'est pas un travail de dur labeur, penchée sous le soleil pour ramasser des tomates 14h par jour. En fait je donne des cours de français à un médecin qui doit passer un entretien à Paris la semaine prochaine. C'est plutôt chouette parce qu'il me paye bien, et je le vois tous les jours deux heures. Il a beaucoup de mal à intégrer de nouveaux mots, mais dans les bons jours il arrive à faire des phrases compréhensibles. Il m'a invité à manger chez lui, il cuisine trèèèès très bien, et sa fille s'appelle CamillA mais veut se faire appeler CamillE depuis qu'elle me connaît. Le monde à l'envers ou l'herbe du voisin est toujours plus verte.... Ah et puis au fait, il ne me paye qu'en billets de 50 euros. Mais c'est un détail, je suis d'accord.






Procession de Saint Nicolas

Sinon sinon, cette semaine c'était rempli de fêtes régionales à Bari. La nuit du 5 au 6 décembre c'est la fête de Saint Nicolas, le saint protecteur de Bari... C'est ainsi que moi, Camille grande athée, ais passé une nuit blanche et ais traîné mes amis à la messe de saint nicolas à 6h du mat'. C'est vraiment un moment magique, au coeur des traditions méridionales, et c'est à ne pas louper! Les rues de Barivecchia étaient remplies de gens de tout genres et tout âges. Il y avait tellement de bouchons pour arriver à la basilique qu'on a fait un cordon en se donnant tous les mains et j'ai aidé une mémé abandonnée à rejoindre sa famille. La basilique toute illuminée, avec une crèche grandeur nature en face. Dans toutes les ruelles et devant la basilique, des dizaines de mamma italiennes préparant "le sgagliozze" dans des énormes contenaires en métal (elles y faisaient frire des rectangles de polente), et là aussi des queues interminables pour en acheter (à 6h du mat). Pour aller écouter la sainte messe, il fallait ruser, ou doubler les gens dans la file, et une fois à l'intérieur, après quelques instants d'éblouissement, on commence lentement, tout doucement à se rendormir, bercés par la voix du prête. Merveilleux! (même les fidèles hein). Au bout d'un moment, ayant atteint mon maxi seuil de tolérance religieuse, je suis sortie. Et la mer étant à dix pas, je me suis baladée au bord de la mer, sur les remparts, le lever de soleil en toile de fond. Et puis là, tu ne regrettes plus du tout de t'être levée après deux heures de sommeil. Les premiers pêcheurs partent au large sur leur petite barque pour la journée, les autres communs des mortels se réveillent et prennent leur voiture pour venir tout polluer et tout gâcher. On est allé manger un bon croissant au nutella, ou crème citron au choix (y'a pas d'heure, l'important c'est que ce soit entre 22h et 8h du mat'), et puis zou au lit à 7:30.




Réveil 13h pour aller en
cours de latin, puis pour donner les cours de français au médecin. Ensuite je suis allée rejoindre la procession dans les ruelles de Bari vecchia: le saint est sorti de l'église et promené dans tout le centre historique, avec un orchestre dans son dos, et des tonnes de gens qui suivent le cortège. Après plusieurs heures de labyrinthe on arrive en bord de mer, chants de prières en -je-ne-sais-pas-quelle-langue (peut être en russe). Puis feux d'artifice sur la mer. Cinq minutes après le bouquet final, on faisait la queue pour les sgagliozze avec Ale, et pluie battante, on était stra-trempée en moins de deux minutes. J'ai été prise d'un fou-rire pendant qu'on courrait pour se mettre à l'abri. L'eau avait tout inondé, et les ruelles était déjà remplies de rivières. On s'est réfugié dans une pizzeria, bien méritée.






San Nicola

Comme vous le savez tous, je rentre deux semaines et des poussières à Grenoble pour revoir vos bouilles du 18 décembre à minuit au 4 janvier en fin d'après-midi. Les ami(e)s ont déjà commencé à prendre rendez-vous avec Madame la ministre, alors... tous à vos agendas! Si vous pouvez vous rendre disponible aussi à partir du 28 décembre, j'accueille à la maison trois ami(e)s de Bari: Alessandra, Giuseppe son copain, et Monica sa soeur (la chanteuse), et je voudrais vous les présenter!







Alors à très vite, J-9 !

vendredi 28 octobre 2011

Lu sule lu mare lu jentu °

Et pendant ce temps-là le vent chaud et revenu, je me suis mise à la diète (faut pas déconner) puisque c'est la mode ici de manger comme des gros pendant un temps puis se mettre au sport et aux légumes et une fois rejoint le poids voulu se remettre à manger fougaces, panzerotti, croissants au nutella à 2h du mat, coktails, fromages et jambons et autres trucs sous huile, etc, etc.
J'ai eu l'illusion d'une rentrée universitaire dépassée... mais il n'en est rien. Je continue à louper mes cours d'histoire à l'aube, et à être paumée au cours de Philologie quand le prof explique le décameron en italien antique et une lettre de Pétrarque en latin. Pur bonheur.


J'ai abandonné le cours de sociolinguistique même si la prof a l'air géniale humainement parlant (zieutez vous zaussi son blog: http://pcalefato.xoom.it/pcalefato/index.html ) mais les cours magistraux à 200 dans l'amphi, assise par terre parce qu'il n'y a plus de place c'est pas top. Et puis j'ai mon cours de cinoche pendant la deuxième heure, donc le choix est fait.
Le cours d'histoire du cinéma italien est toujours aussi passionnant. Il faut s'accrocher parce que la madame parle à trois cent à l'heure, avec tout plein de nouveaux concepts techniques ou de noms d'auteurs étrangers prononcés à l'italienne (ouai j'ai graaaave du mal quand il me répète qu'il y a champagne dans "this must be the place". Aaaaaaaaaah SEAN PENN!).
Chaque semaine on regarde un film (La grande guerre, Tous à la maison, Divorce à l'italienne, pour l'instant) et ensuite on l'analyse. Et un autre jour on a un cours plus théorique sur le cinéma dans sa globalité. Top.
Cours de latin est bien énergique lui-aussi, pour l'instant je comprends tout :D J'y ai rencontré un gars du Nord un peu foufou... Accent reconnaissance à trois kms. Il vient de Brescia (ville de Lombardie pas loin du lac de garde).
Cours de traduction: Xavier Bazot et Arno Bertina (en marge de la ville et de la société à Paris principalement). La prof est passionnante mais sur deux heures, on doit faire dix minutes de traduction et le reste de culture G et expressions françaises, mouaaaaaaairf.






Côté dialectes je continue à apprendre un paquet d'expressions les plus trash et vulgaires les unes des autres et je m'amuse à impressionner les nouvelles rencontres.
Mercredi soir je suis retournée chez les Scaaout de la carbonara pour élir le nouveau président. J'étais toute émerveillée, des étoiles dans les yeux devant tant de belles personnes. Au local il émanait une énergie-harmonie folle de tous ces corps et âmes. On est tous allé boire un coup au "blue eyes" (très italiano isn't it) discuter un peu de l'organisation des explorateurs (équivalent des éclés italiens). Eux aussi ont la branche d'âges "louveteaux" mais en plus chaque anim à un rôle, sur le thème du livre de la jungle... correspondant plus ou moins aux valeurs scouts il me semble. La déco du local est géniale, avec pleins de peintures, bambous, plantes, et autres traces de petit dhommes. C'est officiel je ferai partie du groupe des Gorgonzola, et puis j'irai à l'inauguration le 6 novembre... Ca promet d'être une journée riche en activités!

Quoi d'autre? Ahhh, j'ai les cheveux rouges. Alors au moins je ne ressemble plus à une française. Mais la vraie question c'est: dessin animé ou actrice porno?
Ok ok ok je vais retourner au châtain.




Ce soir on fait une surprise pour l'anniv de Sabrina: on a bien galéré pour notre oeuvre d'art avec Carmen --> Un cadre peint en rose avec pleeeins de paillettes et pleins de coquilles de moules peintes en rose évidemment, et des photos de nous trois au centre. C'est une private joke entre nous... Il y a quelques temps de ça Sabrina avait essayé de m'expliquer le terme "cozza" qui signifiait littéralement "moule" mais a un autre définition qui serait plus ou moins "la nana bébé rose qui s'habille en hello kitty et encore vierge à 30 ans"... De façon à intégrer le concept, je n'ai cessé de lui demander quand nous nous promenions dans des lieux publics "et celle-là elle est cozza, et celle-ci?". A la fin c'est devenu une insulte à la maison, et maintenant on passe notre temps à se traiter de "cozza". (Qu'est ce qu'on s'amuse!!). En plus de ça, Sabrina déteste toutes les choses gluantes et visqueuses comme justement, les moules, les huîtres et autres fruits de mer. Elle exècre au plus haut point le rose et les paillettes. Bref, le cadeau est de taille si on y ajoute un Crumble Camille et Tiramisù Carmen (non non j'ai jamais dit que je faisais un régime noooon).

Heeeeeeeeeeeey j'allais oublier le truc le plus important: JAI RENCONTRE CAROFIGLIO! Pour ceux qui sont largués c'est un auteur de pollars et il est de Bari. C'est un peu grâce à lui que je me suis passionnée pour l'italien en dévorant ses bouquins. C'est aussi "à cause" de lui que j'ai choisi de faire mon erasmus à Bari. Bref, le kiffe! Il est venu parler de son nouveau livre dans une librairie en bas de chez moi, et... bizarrement, malgré sa notoriété, il y avait tout au plus une quarantaine de personnes et pas plus excitées que ça. Moi j'avais la boule dans le ventre et les mains qui tremblent. J'ai fait quelques vidéos et photos. Il a commencé par dire qu'il était fatigué et qu'il en avait marre de toutes ces interviews et rencontres, et il a continué son monologue (très bien construit au passage) en citant Simenon qui a dit un truc du genre "ce qui compte dans l'écriture, c'est la réécriture", ensuite il a fait un tas de digressions sur son dernier bouquin. "Tous les passages qui vous tiennent à coeur, que vous penser avoir le mieux réussi, ceux-ci, coupez-le, enlevez-les du roman parce qu'ils sont trop personnels, trop encrés dans votre émotivité pour que vous puissiez rester objectif quand à leur qualité." Et du coup il nous a fait la lecture de tous ces petits bouts de texte qu'il avait effacé du livre, les morceaux originaux et inédits!

samedi 22 octobre 2011

Les p'tits bonheurs

Du retard dans mes articles, moi?
Bon d'accord, mais j'ai toutes les excuses du monde pour me faire pardonner, en commençant par le fameux "c'est mon blog et je fais ce que je veux".



Fin septembre, j'ai passé une semaine fantastique dans le Nord (de l'Italie... donc ça reste le Sud pour vous héhé!). J'ai pris plus d'une dizaine de trains, hors temps, sans programme fixe ni obligations. Bref, l'aventure tout comme j'aime. Et rien de mieux pour finir les vacances en beauté (huuum, oui ça fait cinq mois que j'étais en vacances!). Pour cause d'accidents sur la voie ferrée de Milan à Venise j'ai changé mes plans une fois arrivée à l'aéroport de Bergamo, j'ai filé droit au lac de garde... Je le retrouve intact un an et demi après ma si célèbre aventure de fille au pair à Toscolano (pas loin de Salo'). J'ai passé une nuit dans le bed & breakfast tout neuf de mon pote, sur un colline surplombant le lac - panorama magnifique la matin en ouvrant le yeux.



J'ai laissé mes pieds me guider dans les rues de Salo' aux aurores, petit jus d'oranges pressées au bord du lac en compagnie des bateaux ammarrés, lever de soleil et c'est repartit pour du bus, du train et encore du train, direction: Ferrara!


Je me suis un peu arrêtée à Desenzano le temps d'attente des correspondances, puis un changement à Padoue et j'étais arrivée dans la ville où j'ai fait mes premiers pas -italiennement parlant. Mara était au rendez-vous avec ses longs cheveux ébène. Le soleil était lui aussi ponctuel, et nous avons marché longtemps dans les ruelles médiévales décorées de bicyclettes. On a partagé un bon repas végétalien avec sa maman, et puis on est sorties dans un bar alternatif "il bolognese". Ce soir là il y avait un cours de tango derrière le rideau. Ambiance parfaite pour boire du vin blanc dans des verres ballons choisis avec soin par notre barman si attentionné (il nous a même apporté un mini geateau- cupcakes fait par sa maman soit disant: les italiens tous des dragueurs!). Comme pas mal de mes ami(e)s, la belle est atteinte du syndrome "post erasmus", nouveau en vogue. On a partagé nos expériences de voyageuses, et d'amoureuses des langues et de l'école de la vie, et nous sommes parties dans des projets fous de correspondances épistolaires bilingues... Mais chuuuuuut, c'est un secret! Au matin on a découvert un magasin d'oeuvres contemporiennes, des objets assez originaux et rigolos à vrai dire (genre un porte monnaie fabriqué avec une brique de jus d'orange) mais à un prix hallucinant. "AAaaah l'art alternatif c'est plus c'que c'était gngngn".





Mara m'a fait découvrir une chouette librairie d'occasion et je me suis ruée sur les bouquins de Mario Soldati: j'ai acheté "l'incendio" et offert "le lettere da capri" à ma chère amie. Le jour-même commencé le festival internationnal de la presse dans la ville (le programme est dense de conférences plus intéressantes les unes des autres sur à peine trois jours). On est allé au cinéma Apollo où nous avons pu assister à un débat sur le post contre G8 de Gênes 10 ans après ( Août 2001) vu par les pays étrangers. 
Avant de monter dans un autre train du hasard j'ai partagé une énorme coupe glacée avec ma Sara, deux ans sans la voir! 


J'ai débarqué à Padoue pile poil pour le coucher de soleil et Anna était toujours aussi radieuse. Même p'tetre plus. Bref, elle a une p**** de baraque de bourgeoise un peu excentrée...

On a fait une soirée à la bonne franquette pour elle avec des bières (on m'a pas cru quand j'ai dit que la Peroni était de Bari) et des Erasmus de Padoue. C'est comme ça que tu te retrouves à faire encore des rencontres bizarres comme discuter en italien avec un albanais vivant en Italie ayant fait son Erasmus en Espagne et parlant quelques bribes de Français. Ou encore prendre le numéro d'un gars du nord de la france faisant son erasmus à Pérouse (en Ombrie) qui était venu faire la fête avec sa pote au Nord... Cette dernière, bretone, m'a fait l'honneur de prononcer quelques phrases dans cette langue. Les mixtes linguistiques je kiiiiiiiffe! Ah en parlant de langues, je me suis bien amusée à sortir quelques expressions ou insultes en différents dialectes des Pouilles à mes ami(e)s nordistes (héé j'ai pas dit Leghistes!!).

Quoi d'autre? Je suis allée voir ma compagne de galères irlandaises de filles au pairs Marianna à Schio (petite ville au nord de Vicence). Grande admiration pour les tableaux de son papa au passage... "Tu vois les tâches de couleurs?... Chacune représente un chakra différent". J'ai fini par reprendre la route encore une fois. A 22 heures je décollais de l'aéroport de Vérone et à minuit j'étais arrivée à Bari, oh Bari qui m'avait manqué malgré tout.



Pappagallo est venue me chercher et m'a déposé devant ma porte en voiture, à minuit passé, épuisée. Que c'est bon de rentrer à la maison, je suis traitée comme une princesse je ne le dirais jamais assez. Rencontre furtive avec Sabrina mon autre coloc, d'Ostuni. Dodo, le lendemain j'accueillerais mon papounet.
Papa me fait rire avec ses textos: "Si arriva. meme pas ecrasa." Toujours aussi aventurier il s'est débrouillé pour expliquer au chauffeur de s'arrêter en bas de chez moi, la claaasse. "Mais comment t'as fait???" ..."Simple, je lui ai montré ton sms". J'étais très heureuse et fière de le recevoir et lui faire découvrir ma nouvelle vie à peine commencé mais peut être que c'était encore un peu tôt, et puis sfigati siamo (* poisseux nous sommes), le temps était plutôt moche, et je ne connaissais pas encore assez bien la région pour être une bonne guide. Le fait de ne pas parler italien est également un sacré frein mine de rien. Ben quoi, c'est vrai, je ne m'en rends pas vraiment compte, tout est beaucoup plus simple sans la barrière de la langue. Bon bien sûr, je suis encore en apprentissage intense du dialecte, mais dans un an ça ira mieux et je pourrai parler avec "centonze" ou les vieux du pays.



On a été accueillis deux fois chez Ale... Ils ont été adorables... Avec Ale on faisait les interprètes plus ou moins simultanées... Papa a fait ses fameuses crèmes brûlée et la maman d'Ale nous a fait des supers panzerotti (spécialité barese, sorte de mini calzone même si l'explication est trèèès approximative parce que les calzone ne sont rien d'autre qu'une pizza pliée en deux... Et là il s'agit d'une autre pâte. BREF) On est allé à une répèt du nouveau groupe de Monica (sa grande soeur) dans un garage tout riquiqui paumé dans la campagne. Sur la route, Monica s'est fait arrêté par les flics, contrôle d'identité et blablabla... Même pas peur. Je précise cet évènement parce qu'il faut pas croire qu'ici les flics n'existent pas... Au contraire, je dirais qu'il y en a même beaucoup plus mais carrément plus inutile... Puisque le système est archi corrompu, dans les 3/4 des cas tu n'as qu'à dire le nom de ton frère ou cousin keuf et ils sont obligés de te laisser filer avec leur bénédiction! Ce qui explique qu'on me rit au nez à chaque fois que je monte dans une voiture et que je cherche désespérément la ceinture, en vain. Ou bien tous les gens qui rentrent chez eux en bagnole avec beaucoup de verres dans le pif sans que ça leur pose problème.

Monica e l'arcobaleno :)

On est aussi descendu dans le Salento, avec une escale mémorable à Lecce: on se pose à une terrasse dans le vieux centre histoire de prendre l'apéro. Je fais goûter le célèbre "Spritz" (coktail du nord) à papa mais il veut une Sambuca... Décidément. La boisson ressemble à un pastis très sucré et servis sans eau ou presque dans un grand verre. Autant vous dire qu'il a pris le temps de déguster...


On a donc eu le temps de goûter les spécialités de Lecce et d'entendre en plein milieu de la place un air d'opéra qui résonnait contre tous les palais, comme un appel du ciel. Je blague. Tout de même, c'est drôlement rococco le Sud comme qu'il dirait.





A Lecce sacré bordel. Après l'apéro, on décide d'aller à la mer faire trempette. La ville étant dans les terres il fallait prendre un bus. Mais lequel, et où? J'ai interrogé une bonne dizaine de personnes (bureau de tabac, bar, gare, chauffeur de bus,...). Ils m'ont tous sans exception envoyé BOULER, aller voir voir ailleurs s'ils y étaient. Au-delà du fait queça m'a foutu les boules et les nerfs en pétard et m'a désespérée pronfondément.. c'est un vrai mystère cette désagréablitude comune... Hé oooh vous avez vos règles "messieurs je te parle en dialecte super bas pour pas que t'entende et je te laisse pas finir de parler je te regarde pas et je m'adresse à la personne derrière toi dans la file"?!
Bref, papa derrière moi comprenait à leur tronches de cakes et à mon visage de plus en plus déconfis qu'il y avait un truc qui clochait...On a finit par trouver une deuxième billetterie cachée au fond de la gare, acheter deux billets à la hâte et monter dans un petit train presque au hasard. Mais quand je dis petit... c'est un euphémisme. Papa était mort de rire à cause de mes nombreux échecs... Pendant une demi heure, crampe au ventre, et à la fin on riait mais c'était le nerfs qui lâchaient Papa a eu l'impression pendant ce périple de remonter dans les années 60. AAAAAAHHH le gros cliché du SUD. Nan mais je dois admettre qu'il a raison.

On commencé à sérieusement descendre dans le talon de la botte et les paysages étaient franchement exotique. Encore des oliviers à perte de vue, des maison de pierre blanche, puis une minuscule gare sortie d'on ne sais-où. Le train brinquebalant, fauteuils en cuir, et le conducteur qui s'arrêtait à chaque gare, et venait dans chaque wagon pour demander notre destination... Ah et bien il faut que vous descendiez à la prochaine pour prendre un autre train. Ah bon... Alors on descend et on se serait presque assis sur les rails du chemin de fer pour attendre le suivant... Au bout du monde vraiment. On a finit par apercevoir la mer turquoise. On arrive à Gallipoli, ville super touristiques... d'été! La saison était bel et bien finie et on s'est retrouvé dans une espèce de ville fantôme, assez dégueulasse et en mauvais état. Ben merde! La mer démontée par contre pas dégradée pour autant, et moi non plus pas démontée pour autant. Le vent soufflait drôlement fort mais j'avais décidé que je me baignerais et vous connaissez mon caractère de cochon. Papa a tenté en vain de m'en empêcher. 'Faut dire qu'on était en polaire et écharpe avec le parapluie dans le sac, mais bon, scout toujours, moi je me baigne dans les cascades la nuit, rien ne peut m'arrêter.




Au final la mer était chaude chaude et l'air glacé. J'ai du sécher dans le vent ayant oublié ma serviette. Moment d'intense satisfaction. On remonte dans le train après un capuccino pour se réchauffer. Au final une journée de train remplie d'aventure loufoques. Pour passer le temps j'ai branché mon père par chaque oreille en mode musique italienne. C'était surtout du Fabrizio De Andrè. Je sais pas si c'est parce que je lui ai dit que c'était le Brassens italien, qu'il avait traduit "les passantes", "mourir pour ses idées", "le gorille" et d'autres, mais en tout cas il a tout de suite accroché. Ne parlant pas un mot d'italien il est quand même arrivé à apprendre "amore che vieni amore che vai" par coeur, chapeau!
( -- > http://www.youtube.com/watch?v=DdpHFB1T-F4 )


On a découvert ensemble le marché si pittoresque de la rue Benedetto Croce, devant une église russe impressionnante! Début octobre et il y avait déjà des mandarines à la pelle... Fruits et légumes sont à des prix ridicules et défiant tout concurrent français... Ca variait entre 0,50 cents et 1,50 euros le kilos... Pareil pour le poisson. On s'approche d'un étalage, une mère et son fils qui se saisissent d'une tentacule d'un poulpe, se la partage d'un geste sec et la croque devant nos yeux ébahis... Du coup je vais en quête d'infos pour savoir comment ils le cuisinent ce poulpe? Cuit cru assaisonné de citron persil ail nature dans des pâtes risotto... C'est partit pour un joli poulpe. Héé les amis c'est troooooooop bon! C'est super tendre et goûteux et c'est moins cher que la viande!

C'est bien beau les vacs mais pendant ce temps-là les cours ont commencé. Pas trop vite certes, mais ça commençait à se mettre en place. J'ai bien mis deux semaines à comprendre le systèmes universitaire italien (et encore je ne pense pas avoir tout saisi). Pour résumer: j'étais dans la bouse. En France je suis une licence précise: soit langues, littératures et civilisation ITALIEN. Soyons clairs, cette licence n'existe pas en Italie. Je ne peux donc pas m'inscrire dans une licence précise car aucune ne correspond à la mienne, mais je dois piocher dans un cours à droite et un cours à gauche.. Donc dans des licences différentes. Deuxième problème: Le cours ici sont beaucoup plus gros en terme de crédits et d'heures. Disons que pour un cours français correspondent 3 ou 4 italiens. Ce qui signifie qu'il n'existe aucun cours de moins de 6 crédits et qu'ils vont souvent jusqu'à 12 crédits. Or, je dois en valider 60 sur l'année. Faites le calcul... Là où en France j'avais une douzaine de matières avec au minimum deux examens par an par matière... Ici ils ne font qu'un à six cours par an et ils valident l'examen si ils se sentent prêts. Les examens sont principalements oraux. Une matière ne se suit que sur un semestre, au deuxième tu dois en choisir une autre, mais tu es libre de passer les examens quand tu veux. Bon, c'est assez complexe... Mais au final je pense excéder un peu les 60 crédits pour pouvoir faire toutes les matières dont j'ai besoin, soit: Histoire et Littérature du moyen-âge et de la Renaissance; Sociolinguistique; Histoire du cinéma italien (du point de vue de la comédie: génial!); Traduction; Filologie italienne (le Décaméron de Bocaccio); ahh et puis j'ai enfin trouvé un cours de latin débutants!!! Il est sans crédit, libre, juste pour les étudiants qui suivent des cours de littérature latine et qui n'ont pas appris le latin. Je vais peut être suivre un cours à Science-po aussi.. Pour le deuxième semestre j'ai trouvé pleins de cours chouettes dont un de Phonologie: études des dialectes des Pouilles, oh yeaah!!

A part ça les femmes à la télé sont toujours aussi dénudées. Je ne sais pas si vous avez entendu parler de l'énorme manif qu'il y a eu à Rome le 15 octobre? Scandale à la télé: Les blacks bloc sont vus comme des meurtriers parce qu'ils ont saccagés bon nombre de voitures et magasin, mais le gouvernement dans le fond est surtout emmerdé pour les banques et vidéos de surveillance détruites... Comme en France, les flics s'infiltrent parmis les manifestants pacifistes et foutent le bordel pour décrédibiliser leur cause... gnagnagnaa. A Bari, les gens sont toujours aussi apolitisés ou trop politisés du côté obscur de la force: Berlulu. En exclusivité, une des "blagues berlusconiennes" recueillies dans un petit bouquin dont j'ai fait l'acquisition: "Mussolini non ha mai ammazzato nessuno e mandava la gente a fare vacanza al confino" (* Mussolini n'a jamais tué qui que ce soit et il envoyait les gens en exil en vacances. --> Bien souvent le lieu d'exil était sur une île.)


Tous en pijama pour la Tisane party 

Quel homme!
J'ai passé pas mal de temps à la maison pour apprendre à connaître mes colocs d'amour (Carmen et Sabrina pour ceux qui suivent pas). Je leur ai fait des super crêpes de la mort, elles ont adoré! Giuseppe cuisine toujours aussi bien et toujours autant. Héhé c'est beau de se lever à 13h30 et de mettre les pieds sous la table. L'autre jour il a fait des espèce de roulés de dindes. Je m'explique: des filets de viande trempés dans l'oeuf puis la panure, du fromage, du jambon cru, on rouge, on plante un cure-dent et on met au four. Y'a la version Aubergine, tomate et parmesan aussi. Tout ça pour dire que... On s'entend vraiment bien toutes les trois, on mange souvent ensemble, on rigole comme des folles, la vie est belle. A bien y penser, c'est la première fois que je me sens bien avec les gens avec qui j'habite. Avant j'étais toujours dans des situations merdiques, il fallait s'adapter à des modes de vie qui ne me convenaient pas, et la convivence était douloureuse.




Carmen


Je suis allée voir "This must be the place" de P. Sorrentino avec Sab et j'étais pétée de rire tout le long. Mais je dois avouer qu'il est assez hermétique... dans le sens où le réalisateur sort des sentiers battus par Hollywood... et les gens ne sont pas habitués à la différence. En tout cas j'ai adoré l'oeil de Sorrentino... J'étais aussi allée voir "Carnage" de Roman Polanski (héhé je sais qu'il ne sort que le 12 décembre à Grenoble)... Excellent mais en Version Italienne c'est un peu dégueu...